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Lavage des mains / La journée mondiale célébrée en Côte d’Ivoire

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Les enfants du groupe scolaire La maternelle de Cocody-Chateau en train de se laver les mains.

Le geste paraît anodin et ancré dans les habitudes. Et pourtant, la réalité convainc du contraire. En effet, Selon l’organisation des nations-unis pour l’éducation, la science et la culture(Unesco) 5000 enfants de moins de cinq ans décèdent chaque année des suites d’une maladie diarrhéique due à l’utilisation d’eau contaminée.

Alors que le remède connu et simple à mettre en œuvre existe. Il convient pour se mettre à l’abri de tout simplement se laver les mains à l’eau propre et avec du savon avant de manger, après les selles, avant et après s’être occupé de son bébé, ou encore après avoir toussé, éternué ou s’être mouché. Ces gestes simples et banals sont d’une importance capitale pour réduire la propagation des maladies infectieuses comme le choléra, la grippe, la diarrhée, la poliomyélite et les parasitoses.

Cela, le Réseau des journalistes ivoiriens pour l’eau, l’hygiène, l’assainissement et l’environnement (Wash-Jnci) et l’ONG Community Care l’ont compris. Depuis maintenant trois ans, ces deux organisations initient à chaque journée internationale du lavage des mains une campagne de sensibilisation. Cette année, la 8ème édition qui avait pour thème « UNE MINUTE POUR SAUVER DES VIES », WASH-JNCI et Community Care ont décidé de axer leur sensibilisation sur ‘’les écoles du préscolaire et primaires du pays’’, explique Kanzli Mideh, coordonnatrice de Wash-Jnci.

Pour joindre l’acte à la parole, le 15 octobre dernier donc, elles ont déposé leurs valises au groupe scolaire la maternelle Château d’Eau de la Commune de Cocody- Abidjan, où les enfants ont appris à se laver les mains.

Aïssatou FOFANA

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L’eau, ressource en danger : quelles solutions pour le futu r?

eau

Le manque d’eau peut être source de conflits

« Franchement cette histoire d’eau ne finira pas. Aucune goutte ne coule du robinet depuis plusieurs jours. Je suis obligée de me réveillée chaque jour à quatre heures du matin pour espérer avoir de l’eau. Pffffff, quelle galère !!!!!! » Se lamente V. Aka. « Nous par contre, n’avons pas de problème d’eau. Bien au contraire, les personnes de l’extérieur viennent s’approvisionner chez nous », nous dit fièrement  A. Koné.  Ces deux personnes, bien que vivant des situations différentes, sont dans la même zone géographique, c’est-à-dire à Yopougon.

La première habite dans le quartier situé aux alentours de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) appelé Micao et la seconde habite à Port-Bouët 2 précisément au quartier Texas. Cette inégalité en matière d’eau est légion non seulement dans la ville d’Abidjan, mais également à l’intérieur du pays, dépassant même les frontières de la Côte d’Ivoire car  certaines régions de l’Afrique de l’Ouest comme le Mali et le Burkina Faso font également face à ce genre de situation.

Le manque d’eau, source de conflits

Ce problème lié à la question de la gestion de l’eau, vieille déjà de plusieurs décennies, est toujours d’actualité dans la mesure où, dans certaines régions de l’Afrique de l’ouest, des populations peines à se ravitailler en eau potable pendant que d’autres en ont abondamment. Cela a pour corollaire, dans la plupart des cas, la survenue de conflits ainsi que la dégradation de l’écosystème.

Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), publiée en février 2009, les ressources naturelles ont alimenté près de 18 conflits violents depuis 1990. La survenue de ces conflits influent considérablement sur l’environnement et sont accompagnés, le plus souvent, de famine et de maladies entraînant ainsi l’appauvrissement de ces zones. D’où l’importance de gérer les ressources naturelles, notamment  l’eau.  C’est ce qui a motivé la création du Partenariat Régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP/AO) en mars 2002.   Ce partenariat sous régional, autonome et apolitique, vise comme il est stipulé dans l’article 3 dudit partenariat ‘la promotion de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau’’ en Afrique de l’Ouest.

Ainsi, chaque pays signataire de ce partenariat a obligation, de mener des actions concrètes de concert ou au niveau local, visant à améliorer, et ce de manière efficiente, la gestion des ressources en eau afin que la population ouest africaine puisse avoir accès à l’eau de manière équitable et durable.

En Côte d’Ivoire, le ministère des eaux et forêts, en collaboration avec d’autres partenaires locaux comme le réseau des journalistes et communicateurs pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement (Wash-Jnci) s’efforcent de sensibiliser les élus locaux et la population.

A cet effet, un atelier national d’information et de sensibilisation des parlementaires et élus locaux de la portion nationale sur la Charte de l’eau du bassin du Niger, s’est tenu le 21 mars 2014 à Abidjan. Á cette occasion également, un réseau de journalistes et communicateurs a été mis sur pied,  ‘’pour mieux faire connaître les activités de l’Autorité du Bassin du Niger et faire sa promotion auprès des usagers, car l’ABN souffre du manque de visibilité de ses activités qui sont peu ou pas connues‘’, selon l’expert en communication de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), Abdoulaye Kaya. Pour ce faire, ‘‘Des plans de communication avec les moyens adéquats seront dégagés afin de mener à bien les objectifs que devra atteindre le réseau‘’.

Ainsi, à l’instar de la Côte d’Ivoire, les pays ouest africains ont cette même vision, ce même objectif : celui de faire de l’Afrique de l’ouest une région où les populations, quel que soit l’endroit, si reculé soit-il, quel que soit le lieu, autant reculé qu’il soit, puissent bénéficier de la même qualité et de la même quantité d’eau.

De la nécessité d’impliquer les populations dans la gestion de l’eau

 Cependant, force est de constater que malgré tous les efforts fournis, il n’en demeure pas moins que les résultats ne sont toujours pas visibles sur le terrain. L’eau reste toujours mal exploitée. Une  enquête menée récemment nous a révélé que la majeure partie des personnes interrogées n’ont pas conscience de la valeur de l’eau et de sa surexploitation. Cette enquête nous a également révélé que cette population, la première touchée par les problèmes liés au manque d’eau est la moins informée sur la question. Comment  y remédier ?

À ce niveau, il incombe aux décideurs, et aux  institutions intervenant dans la gestion de l’eau en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, de repenser les stratégies et les campagnes de sensibilisation. Cela pourrait passer par une évaluation minutieuse des campagnes et stratégies de communication ainsi que les actions menées sur le terrain aux fins de mettre à nu les obstacles liés à la gestion intégrée des ressources en eau, pas seulement en Côte d’Ivoire, mais aussi dans la région ouest africaine à l’instar du Burkina Faso qui a déjà fait une évaluation de la gestion de l’eau (Évaluation de la gouvernance de l’eau au Burkina Faso, 2009).

Par ailleurs, associer les populations aux prises de décisions concernant la gestion de l’eau contribuerait à mieux cerner les problèmes auxquels sont confrontées ces populations.

L’eau précède le recul de la pauvreté

Tout comme la route précède le développement, avoir accès à l’eau précède également du recul de la pauvreté. Car une région en manque d’eau est généralement une région pauvre car sans eau, il n’y a pas de vie.

L’eau est vitale et comme telle, sa gestion efficiente ne pourra qu’être bénéfique. Une eau durable et équitable  est une garantie pour le futur dans la mesure où, non seulement ces populations auront accès à l’eau, mais cette dernière, en raison de sa qualité, évitera à bien des personnes de souffrir de certaines maladies liées à l’eau comme le choléra.

 Aïssatou FOFANA