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L’eau, ressource en danger : quelles solutions pour le futu r?

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Le manque d’eau peut être source de conflits

« Franchement cette histoire d’eau ne finira pas. Aucune goutte ne coule du robinet depuis plusieurs jours. Je suis obligée de me réveillée chaque jour à quatre heures du matin pour espérer avoir de l’eau. Pffffff, quelle galère !!!!!! » Se lamente V. Aka. « Nous par contre, n’avons pas de problème d’eau. Bien au contraire, les personnes de l’extérieur viennent s’approvisionner chez nous », nous dit fièrement  A. Koné.  Ces deux personnes, bien que vivant des situations différentes, sont dans la même zone géographique, c’est-à-dire à Yopougon.

La première habite dans le quartier situé aux alentours de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) appelé Micao et la seconde habite à Port-Bouët 2 précisément au quartier Texas. Cette inégalité en matière d’eau est légion non seulement dans la ville d’Abidjan, mais également à l’intérieur du pays, dépassant même les frontières de la Côte d’Ivoire car  certaines régions de l’Afrique de l’Ouest comme le Mali et le Burkina Faso font également face à ce genre de situation.

Le manque d’eau, source de conflits

Ce problème lié à la question de la gestion de l’eau, vieille déjà de plusieurs décennies, est toujours d’actualité dans la mesure où, dans certaines régions de l’Afrique de l’ouest, des populations peines à se ravitailler en eau potable pendant que d’autres en ont abondamment. Cela a pour corollaire, dans la plupart des cas, la survenue de conflits ainsi que la dégradation de l’écosystème.

Selon une étude du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), publiée en février 2009, les ressources naturelles ont alimenté près de 18 conflits violents depuis 1990. La survenue de ces conflits influent considérablement sur l’environnement et sont accompagnés, le plus souvent, de famine et de maladies entraînant ainsi l’appauvrissement de ces zones. D’où l’importance de gérer les ressources naturelles, notamment  l’eau.  C’est ce qui a motivé la création du Partenariat Régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP/AO) en mars 2002.   Ce partenariat sous régional, autonome et apolitique, vise comme il est stipulé dans l’article 3 dudit partenariat ‘la promotion de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau’’ en Afrique de l’Ouest.

Ainsi, chaque pays signataire de ce partenariat a obligation, de mener des actions concrètes de concert ou au niveau local, visant à améliorer, et ce de manière efficiente, la gestion des ressources en eau afin que la population ouest africaine puisse avoir accès à l’eau de manière équitable et durable.

En Côte d’Ivoire, le ministère des eaux et forêts, en collaboration avec d’autres partenaires locaux comme le réseau des journalistes et communicateurs pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement (Wash-Jnci) s’efforcent de sensibiliser les élus locaux et la population.

A cet effet, un atelier national d’information et de sensibilisation des parlementaires et élus locaux de la portion nationale sur la Charte de l’eau du bassin du Niger, s’est tenu le 21 mars 2014 à Abidjan. Á cette occasion également, un réseau de journalistes et communicateurs a été mis sur pied,  ‘’pour mieux faire connaître les activités de l’Autorité du Bassin du Niger et faire sa promotion auprès des usagers, car l’ABN souffre du manque de visibilité de ses activités qui sont peu ou pas connues‘’, selon l’expert en communication de l’Autorité du Bassin du Niger (ABN), Abdoulaye Kaya. Pour ce faire, ‘‘Des plans de communication avec les moyens adéquats seront dégagés afin de mener à bien les objectifs que devra atteindre le réseau‘’.

Ainsi, à l’instar de la Côte d’Ivoire, les pays ouest africains ont cette même vision, ce même objectif : celui de faire de l’Afrique de l’ouest une région où les populations, quel que soit l’endroit, si reculé soit-il, quel que soit le lieu, autant reculé qu’il soit, puissent bénéficier de la même qualité et de la même quantité d’eau.

De la nécessité d’impliquer les populations dans la gestion de l’eau

 Cependant, force est de constater que malgré tous les efforts fournis, il n’en demeure pas moins que les résultats ne sont toujours pas visibles sur le terrain. L’eau reste toujours mal exploitée. Une  enquête menée récemment nous a révélé que la majeure partie des personnes interrogées n’ont pas conscience de la valeur de l’eau et de sa surexploitation. Cette enquête nous a également révélé que cette population, la première touchée par les problèmes liés au manque d’eau est la moins informée sur la question. Comment  y remédier ?

À ce niveau, il incombe aux décideurs, et aux  institutions intervenant dans la gestion de l’eau en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire, de repenser les stratégies et les campagnes de sensibilisation. Cela pourrait passer par une évaluation minutieuse des campagnes et stratégies de communication ainsi que les actions menées sur le terrain aux fins de mettre à nu les obstacles liés à la gestion intégrée des ressources en eau, pas seulement en Côte d’Ivoire, mais aussi dans la région ouest africaine à l’instar du Burkina Faso qui a déjà fait une évaluation de la gestion de l’eau (Évaluation de la gouvernance de l’eau au Burkina Faso, 2009).

Par ailleurs, associer les populations aux prises de décisions concernant la gestion de l’eau contribuerait à mieux cerner les problèmes auxquels sont confrontées ces populations.

L’eau précède le recul de la pauvreté

Tout comme la route précède le développement, avoir accès à l’eau précède également du recul de la pauvreté. Car une région en manque d’eau est généralement une région pauvre car sans eau, il n’y a pas de vie.

L’eau est vitale et comme telle, sa gestion efficiente ne pourra qu’être bénéfique. Une eau durable et équitable  est une garantie pour le futur dans la mesure où, non seulement ces populations auront accès à l’eau, mais cette dernière, en raison de sa qualité, évitera à bien des personnes de souffrir de certaines maladies liées à l’eau comme le choléra.

 Aïssatou FOFANA

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ABIDJAN / La vente illégale de l’eau enrichit une minorité et fragilise la majorité

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Malgré sa rareté dans certaines zones d’Abidjan, l’eau est utilisée à but lucratif et parfois de manière illicite.

L’accès à l’eau reste une grande équation pour des milliers d’Abidjanais surtout ceux qui vivent dans des quartiers défavorisés. Pourtant d’autres usent des astuces pour vendre de façon illégale cette ressource vitale. Ces revendeurs font fortune au détriment de la masse.

L’eau est source de vie. Elle est devenue une denrée rare dans bon nombre de villes de la Côte d’Ivoire et dans certaines communes d’Abidjan telles qu’Anyama ou encore Yopougon. Pour les habitants de ces zones, trouver de l’eau relève d’un parcours du combattant. Mais ce n’est que le mal qui cache une forêt. Et toutes les personnes n’ont pas la même préoccupation. Pendant que des milliers de personnes se démènent comme de beaux diables pour trouver une goûte d’eau, d’autres profitent pour se remplir les poches en maximisant leur profit par la commercialisation. Selon les informations que nous avons recueillies sur le terrain, il existe différentes manières de se procurer de l’eau à l’insu de la Société de distribution d‘eau de Côte d’Ivoire (Sodeci) et de la revendre.

La pratique la plus populaire, surtout à Abidjan, est d’utiliser un seul compteur d’eau pour servir tout un quartier, voire même plus. Comment cela se passe-t-il ? Une personne X décide de prendre un compteur d’eau pour sa consommation domestique. Mais, au-delà de cet aspect, cette personne, avec le même compteur, sert ses voisins et les alentours moyennant la somme de 2000 ou 3000 FCFA selon la consommation de son ‘’client’’. Ainsi, chaque fin du mois, la personne perçoit de l’argent qui normalement devrait revenir à la sodeci. « J’ai habité une cour sise à williasmwille (quartier d’habidjan) où tous les locataires disposaient d’un robinet devant sa porte. Mais chose étrange, il n’y avait visiblement aucun compteur d’eau dans la cour. Venant d’aménager, on m’a informé de ce que pour avoir le mien, qu’il fallait que je m’adresse à un monsieur qui n’habite pas la cour. Chose que j’ai faite car c’était bénéfique. Je ne payais en son temps que 1500frs par mois», nous a confié Touré A. Ainsi, par faute de moyens financiers, ces personnes trouvent-elles en cela un moyen peu onéreux de se procurer de l’eau. De l’argent qui pourrait servir à améliorer les installations hydrauliques. Ces personnes s’enrichissent sur le dos de l’Etat.

Un autre procédé également utilisé par ces ‘’ ces vendeurs impertinents’’ de l’eau, est de détourner les installations souterraines faites par la sodeci et d’ensuite vendre cette eau. Le comble, c’est qu’ils prospèrent dans ce domaine. Pourquoi ne sont-ils pas arrêtés et comment font-ils pour ne pas se faire épingler par les agents de la Sodeci ? Des questions qui restent sans réponses. A cela, s’ajoute les tenanciers des lavages auto. Le constat que nous avons fait après la visite de quelques lavages auto dans la commune d’Abobo, c’est qu’il n’existe aucun compteur aux abords de ces lavages. Donc d’où vient l’eau qu’ils utilisent pour le lavage des véhicules ?

Pour répondre à ces questions, Abdoul, un menuisier situé à quelques mètres d’un lavage à Abobo-baoulé, nous a confiés que les tenanciers se servent directement à la source. En d’autres termes, ils se raccordent directement sur les installations souterraines. De ce fait, ils n’ont pas besoin de payer des factures à la Sodeci. Le phénomène est tel qu’il s’est normalisé au fil des années. Les populations sont les seules qui paient ce lourd tribut. Elles sont obligées de vieller ou de marcher des kilomètres pour avoir de l’eau a l’instar de cet étudiant ( Kouadio Emmanuel) vivant à Abobo-sagbé « Ici, chacun a ses bidons à la recherche d’un endroit où trouver de l’eau ; souvent dans des lavages ou chez des personnes qui acceptent d’en vendre, cela de 04h du matin jusqu’à tard dans la nuit », nous explique-t-il. Pendant ce temps, d’autres font fortunes  avec cette même eau.

Aïssatou FOFANA

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OBJECTIFS DU DEVELOPPEMENT DURABLE (ODD) POST 2015 / LES MEDIAS APPORTENT LEUR CONTRIBUTION

Photo de famille simed

Photo de famille Simed 2015

«Contribution des medias dans la mise en œuvre des politiques nationales : réduire les inégalités pour la fourniture inclusive et équitable des services sociaux de base du programme de développement durable (ODD) ». C’est le thème de la 1ère édition du Symposium international des Medias pour le Développement Durable (SIMED) post 2015, qui s’est tenu du 03 au 05 Mai 2015 au palais de Congrès de Niamey au Niger. Cet important évènement a vu la participation des journalistes venus de divers pays, notamment, du Togo, du Burkina Faso, du Bénin, du Mali et de la Côte d’Ivoire.

Ainsi, durant trois jours, ces hommes de médias, aux côtés de partenaires et d’acteurs au développement durable, ont touché du bout des doigts, les questions liées à l’atteinte des objectifs du développement durable (ODD) post 2015.

A l’issue des débats, les journalistes de certains pays de l’Afrique de l’ouest se sont engagés à :

  • S’impliquer véritablement dans la mise en œuvre des ODD ;
  • Informer, éduquer et sensibiliser les différentes populations pour l’atteinte des ODD ;
  • Se spécialiser dans les dix-sept (17) domaines d’intervention des ODD ;
  • Promouvoir les ODD à travers les différents canaux médiatiques ;
  • Suivre et évaluer la mise en œuvre des ODD dans tous les pays ;
  • Concevoir, réaliser et diffuser des programmes et contenus adaptés aux réalités locales ;
  • Travailler en synergie avec tous les acteurs de la mise en œuvre des ODD.
  • Créer des plateformes des journalistes aux plans national et régional pour une meilleure mise en œuvre des ODD

Cependant, pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés, ces acteurs du quatrième pouvoir ont recommandé aux Etats de la sous-région ouest-africaine de :

  • Faire des medias des véritables acteurs de mise en œuvre des ODD ;
  • Favoriser l’accès libre et équitable à l’information ;
  • Impliquer tous les médias dans la communication officielle en matière de développement durable (ODD) ;
  • Octroyer des bourses et des voyages d’études aux journalistes ;
  • Poursuivre le renforcement de capacité des journalistes dans le cadre de la mise en œuvre des ODD ;
  • Créer un fonds d’appui aux différentes productions journalistiques dans la mise en œuvre des ODD ;
  • Récompenser les meilleures productions journalistiques en matière d’ODD ;
  • Institutionnaliser le SIMED

Rappelons que le Réseau Nigérien des Journalistes pour l’Education et le Développement (RENJED) et le Réseau des Journalistes pour l’Eau, l’Hygiène et l’Assainissement du Niger (REJEA) sont à l’origine de la tenue de cet évènement.

Ces organisations sont parties du constat fait sur la faible implication des médias, surtout africains, quant à l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Les journalistes attendent pleinement jouer leur rôle dans la mise en œuvre effective des ODD à travers ce symposium qui sera biennale.

Aïssatou FOFANA